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Pièces auto d’occasion : le marché de la réparation en pleine explosion


En France, de plus en plus de personnes adoptent les pièces auto d’occasion. Selon les récentes statistiques de l’association Sécurité et réparations automobiles (SRA), en 2020, 3% des accessoires utilisés dans le cadre d’une réparation sont des pièces de réemploi. Quels sont donc les points clés qui témoignent de l’explosion du marché de la réparation avec des pièces auto d’occasion ?

Une pénurie des pièces de rechange neuves due à la crise sanitaire

La filière des pièces de rechange et le secteur de l’automobile en général n’ont pas été épargnés par la crise mondiale de la covid-19. Pour contrer la propagation de cette pandémie, des mesures ont en effet été prises par chaque État, notamment la restriction des déplacements. Ces mesures ont amené des entreprises à fermer ou à réduire considérablement leur niveau de production. Cela a engendré une régression de la production des pièces de rechange qui a débouché sur une rupture des stocks au début de l’année 2021. Les garagistes ne parviennent plus à faire des réparations étant donné que la pièce à remplacer n’est pas disponible.

Face à cette situation, les garagistes ont dû trouver des alternatives afin de soulager les clients. L’une des solutions qui s’offraient à eux est d’acheter des pièces auto sur le marché de l’occasion pour permettre aux clients d’utiliser leurs voitures. De ce fait, les centres de vente de pièces auto d’occasion enregistrent de nombreuses demandes de la part des mandataires auto, des garages, etc.

Alors que le secteur de la carrosserie est entré en récession, le marché des pièces d’occasion progresse. En 2017, les pièces recyclées représentaient 2,7% des accessoires remplacés. Ce taux a grimpé à plus de 3% en 2021. Cette augmentation atteint des proportions plus importantes en fonction de l’âge des voitures. Par exemple, les données de la SRA révèlent qu’environ 20% des pièces utilisées pour réparer des véhicules de 15 ans et plus sont issues du recyclage. En s’appuyant de nouveau sur les chiffres avancés par la SRA, on remarque que les pièces les plus demandées sont :

  • les ailes AV

  • les portes AV

  • les portes AR

  • le hayon

  • les capots

Une profession axée sur l’économie circulaire

La loi sur la transition énergétique d’octobre 2014 encourage la lutte contre l’obsolescence programmée et le gaspillage. En revanche, elle promeut l’écoconception et le recyclage des produits. L’économie circulaire se présente comme un modèle économique basé sur la production des biens et la réutilisation des déchets issus de ces derniers. L’objectif à terme est de préserver les ressources premières, mais également de réduire l’émission de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie.

Les pièces de réemploi sont une plaque tournante de l’économie circulaire et de la lutte contre le réchauffement climatique. Selon plusieurs acteurs de l’automobile, l’association des pièces d’occasion et celles neuves réduisent de 80% la consommation d’eau et d’énergie. De plus, la quantité de produits chimiques générés diminue considérablement. Les pièces auto d’occasion participent à la protection de l’environnement et à l’utilisation rationnelle des ressources naturelles. Ces arguments amènent les assurances à proposer à leur client l’emploi des pièces de rechange d’occasion.

L’entrée en jeu des compagnies d’assurance

La crise sanitaire a affecté le pouvoir d’achat des Français. Plusieurs foyers rencontrent des difficultés pour réparer leur voiture. Cette situation fait qu’ils se tournent vers des solutions bon marché qui leur permettront de réduire leur facture de réparation de véhicules. De plus, beaucoup de personnes prennent conscience de la nécessité de protéger la planète. Ayant compris les besoins de leurs clients, un nombre grandissant d’assureurs promeuvent auprès de ceux-ci la réparation des pièces auto d’occasion. Un accessoire de rechange de réemploi coûte 40 à 70% moins cher que la même pièce en état neuf.

Les compagnies d’assurance multiplient les partenariats avec les centres agréés pour véhicules hors d’usage. Écologiques et économiques, les pièces issues de l’économie circulaire constituent une alternative à laquelle il est difficile de résister, qu’il s’agisse des particuliers ou des entreprises.

Un marché en pleine restructuration

Pour soutenir la demande de plus en plus croissante, les acteurs du marché des pièces d’occasion s’organisent autrement et réinventent la profession. Aujourd’hui, des efforts sont faits pour améliorer les infrastructures et donner une nouvelle image aux centres de recyclage. Les vieux locaux sont remplacés par des hangars modernes. Au sein de ces hangars, chaque composant est analysé, photographié, répertorié grâce à un code-barres puis rangé dans des rayons conçus à cet effet.

En un mot, les recycleurs agréés sont tenus d’assurer la traçabilité des composants proposés aux clients et l’informatisation du secteur. Les pièces sont plus facilement accessibles. Des boutiques en ligne ont émergé. D’ailleurs, depuis le 1er avril 2019, les garagistes ont l’obligation de vous fournir des renseignements sur la provenance de la pièce de rechange.

Un cadre juridique plus contraignant pour les divers acteurs

Une étude montre qu’en 2014 à peu près un million de véhicules ont été détruits dans les centres de casse alors que certaines pièces pouvaient être récupérées et réutilisées. Forte de ce constat, l’Union européenne a formulé une directive relative aux VHU et leurs composants. L’objet de cette directive est d’amener les constructeurs de véhicules et d’équipements à se tourner vers la valorisation et le recyclage des VHU. Ils doivent s’assurer que 85% du poids d’un VHU est réutilisable ou recyclable.

En d’autres termes, tous les matériaux qui composent une voiture (verre, caoutchouc, plastiques, métaux) doivent être triés et retransformés en matière première. La directive autorise également la réutilisation de certains composants sans aucune transformation. Sur le plan national, des mesures sont également prises pour permettre aux automobilistes de réaliser des économies sur les frais d’entretien. Il s’agit notamment de l’article L.121-117 du Code de la consommation.

Cet article stipule que « Tout professionnel qui commercialise des prestations d’entretien ou de réparation de véhicules automobiles » doit « permettre aux consommateurs d’opter pour l’utilisation, pour certaines catégories de pièces de rechange, de pièces issues de l’économie circulaire à la place des neuves. ». Cela veut dire que les garagistes ont l’obligation de proposer à leurs clients l’utilisation de composants d’occasion plutôt que celles neuves. Toutefois, le client peut exiger des pièces neuves. L’ensemble de ces différentes mesures a bouleversé le marché de la réparation et poussé les acteurs à se professionnaliser.

Représentant seulement 3% des pièces remplacées, les composants d’occasion ont un bel avenir devant eux. La marche de progression est encore énorme et la demande augmente. Les acteurs doivent à présent travailler à une mutualisation des bases pour relever le défi du délai de livraison des pièces demandées.


(Crédit photo : istock)

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